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Guy Chambret
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Guy Chambret

1935–2004

Guy Chambret a lui–même écrit‚ vers 1980‚ un résumé de sa vie que je vous livre tel quel :




Résumé de ma vie jusqu'à 45 ans

Je suis né le 9 septembre 1935 à Dijon (France) de Marie PETIOT et de Albert CHAMBRET (Je suis fils unique). Mes grands–parents étaient PAYSANS. Mon père a été mitron‚ puis il a travaillé dix ans dans une scierie‚ l'été il travaillait au réglage d'une machine à battre le blé‚ chauffeur de chaudière et trente ans comme BUANDIER à l'Hôpital Général de Dijon (IL A LA MEDAILLE D'ARGENT DU TRAVAIL). A 18 ans‚ il part à la guerre de 14–18. Il voyage beaucoup‚ connaît 18 puissances et part au front. Blessé au pied‚ il est soigné et retourne au front. Il a la croix de guerre et a une citation. Ma mère‚ sans profession‚ est d'une santé fragile mais s'occupe avec beaucoup de soin de la famille.



Après l'école primaire‚ je travaille à l'age de quinze ans dans une IMPRIMERIE LITHOGRAPHIE TYPOGRAPHIE à Dijon et commence à dessiner sur les pierres LITHOGRAPHES et deux fois par semaine‚ je suis les cours du soir du dessin à vue à l'ECOLE NATIONALE des BEAUX–ARTS DE DIJON jusqu'à l'age de 18 ans.



Puis sur les conseils de mon professeur‚ Monsieur ASSELINEAU‚ je quitte l'imprimerie pour devenir élève à temps complet (section ARTS GRAPHIQUES).



Maman m'encourage vivement mais mon père aurait préféré me voir continuer à l'IMPRIMERIE. Je suis donc élève pendant quatre ans à temps complet à l'ECOLE NATIONALE des BEAUX–ARTS DE DIJON et on me fait obtenir une bourse de l'ETAT.

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Dessin de cette époque (1954)





En 1955 (à vingt ans)‚ je suis très ému par la vie de Vincent VAN GOGH et ma famille a peur que je me suicide comme lui et on m'emmène sous la pluie chez le Docteur et Professeur B. (neuro–psychiatre) à Dijon‚ qui après m'avoir examiné‚ téléphone au Docteur R. et lui ordonne de venir le jour suivant chez mes parents avec son appareil et on me fait six ELECTROCHOCS à froid (c'est–à–dire sans piqûre pour m'endormir. Le courant passant directement dans le cerveau; c'est horrible)





Puis je pars en convalescence chez Tante Marie à la campagne dans sa ferme‚ je suis bien et ma cousine Raymonde est très gentille pour moi. Après quelques mois‚ je rentre à Dijon et reprends mes études AUX BEAUX–ARTS.





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Le joueur d'harmonica

Je joue de l'HARMONICA depuis l'age de sept ans‚ et on m'engage dans plusieurs troupes artistiques pour jouer et me produire sur scène les samedis soir et les dimanches. Les cachets me servent à acheter mes HARMONICAS et mes fournitures utilisées AUX BEAUX–ARTS.



PRIX OBTENUS :

CONCOURS D'HARMONICA CHAMPIONNAT DE FRANCE :

  • Un premier accessit‚
  • une médaille dorée‚
  • une médaille de bronze‚
  • une coupe d'argent

COUPE DE FRANCE DE L'HARMONICA : TRIO CHAMBRET 3eme prix (médaille de bronze)







A la fin de mes études artistiques AUX BEAUX–ARTS‚ en 1957‚ (j'ai 22 ans) j'ai remporté 12 prix plus le prix de la ville de Dijon. Et un prix du Consulat de Suisse‚ un prix du BIEN PUBLIC et les étudiants d'Arts Graphiques ont voté pour moi pour me faire obtenir le diplôme de MEMBRE DE LA COURTOISIE FRANCAISE.


PRIX OBTENUS :




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1956

Sursitaire depuis deux ans‚ je fais résilier mon sursis et suis appelé sous les drapeaux. Je pars à la guerre d'Algérie pendant 27 mois (4 mois dans les TIRAILLEURS ALGERIENS et 23 mois au CENTRE DE SELECTION Nº10 à Blida )(je crée l'écusson du Centre). J'AI LE TITRE DE RECONNAISSANCE DE LA NATION.



De retour fin 1959‚ je voudrais devenir ARTISTE PEINTRE‚ mais «peindre‚ ce n'est pas un métier» dit ma famille.


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Hommage à Toulouse Lautrec. 1959

Très déçu‚ (j'aurais tant voulu être PEINTRE) je trouve un emploi comme étalagiste chez Devred puis en mars 1960‚ je pars à PARIS travailler à l'Agence R.L.DUPUY comme Dessinateur publicitaire. Après trois mois de stage‚ je suis admis définitivement dans l'Agence. Je travaille encore un mois puis brusquement‚ je quitte l'Agence. Travail à mon avis pas assez créatif puisque exécutant et dirigé par le chef de studio‚ le chef publicitaire‚ le client et le directeur. Il faut pointer quatre fois par jour (c'est l'usine à dessin).


JE VEUX PEINDRE A SOUHAIT ET DIRE CE QUE J'AI A DIRE‚ et me marier avec Nicole ma marraine de guerre qui attend un enfant pas de moi.


Alors ! Cette fois‚ c'en est trop pour ma famille qui me fait soigner en neurologie à l'HOPITAL GENERAL de Dijon. Je retrouve B. qui me fait subir des douzaines d'électrochocs‚ mais à chaud (c'est–à–dire une piqûre avant pour m'endormir) + des cachets‚ des goutte à goutte‚ des piqûres‚ un électro–encéphalogramme et 50 COMAS ARTIFICIELS.


Je travaille dans sept places différentes‚ que quelques mois dans chacune d'elles.


JE VOUDRAIS TANT PEINDRE ! Mais à chaque fois que je quitte une place‚ l'AMBULANCE vient me chercher pour m'emmener à l'HOPITAL et me faire soigner‚ dit–on. J'ai peur des blouses blanches‚ des AMBULANCES‚ de B. C'est horrible.


La mort dans l'âme‚ je pense à devenir DOMINICAIN‚ MOINE ou EVANGELISTE puisque je ne peux pas devenir PEINTRE. Je pense que je serais plus heureux près de ces gens–là. En tout cas‚ j'aime Jésus–Christ de tout mon cœur de toute mon âme‚ de toutes mes forces et par–dessus tout !

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Guy Chambret dans son atelier.




Mais cette fois encore‚ on me fait interner à l'HÔPITAL PSYCHIATRIQUE de l'Hôpital de la CHARTREUSE DE CHAMPMOL à DIJON en plusieurs reprises‚ puis on m'envoie dans des maisons de repos. Mes parents me font obtenir une petite pension d'invalidité de la sécurité sociale. En 1966‚ dans les rues de Paris‚ une ambulance me cueille et m'emmène au Centre Hospitalier spécialisé de Vaucluse à EPINAY–SUR–ORGE (ASILE PSYCHIATRIQUE).


En 1967‚ mon frère de lait Jean Louis Jacquot et son épouse m'invitent à passer une semaine avec eux à Montbard. Ce séjour me fait un grand bien et je reprends les CRAYONS et les PASTELS et je dessine.


De retour à Dijon chez mes parents‚ mon père trouve sur le journal une annonce «demandons un homme toutes mains à MI–TEMPS‚ s'adresser à la TEINTURERIE CHAMPY à Dijon». Il m'envoie me présenter et je suis admis à travailler le 30 août 1967.



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1963

ENFIN ! Je suis sauvé. Je gagne ma nourriture et un peu d'argent pour m'acheter des fournitures et le matériel de PEINTRE et SURTOUT DU TEMPS DE LIBRE POUR PEINDRE.


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1969

Fin de l'année 1968‚ je quitte la teinturerie en me disant «je vais donner des leçons d'Harmonica et continuer de PEINDRE» mais l'AMBULANCE est revenue et direction‚ une fois de plus à l'HÔPITAL PSYCHIATRIQUE de la CHARTREUSE DE CHAMPMOL et interné depuis début 1969 à avril 1969 mais cette fois‚ j'ai appris à faire des MONOTYPES en ART–THERAPIE avec comme professeur Monsieur RAOUL JUILLARD et aussi très bien compris par Madame la Doctoresse MONIQUE LEVEQUE !


Fin avril 1969‚ je reprends le travail à mi–temps à la teinturerie et je PEINS BEAUCOUP.



Le 1er décembre 1969‚ mon père est rappelé à Dieu. Béatrice me console. Je l'aime bien et m'attache à elle. Le 12 décembre 1970‚ maman est rappelée à Dieu. Béatrice m'aime aussi et elle me sauve‚ m'apportant l'affection qui me manquait tant‚ le vrai Amour et aussi‚ le toit‚ le couvert‚ le chauffage. Je suis bien chez elle et j'installe un ATELIER DE PEINTRE dans sa cave.


Années 1970–1971–1972–1973–1974 Je peins beaucoup ! En décembre 1974‚ la Teinturerie ferme ses portes et est démolie. Je n'ai plus de travail à mi–temps. On me donne le Fonds National de Solidarité.

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L'atelier où Guy se sentira heureux.








Années 1975–1976–1977–1978–1979–1980. Toujours près de Béatrice‚ je travaille énormément LA PEINTURE (SURTOUT LA NUIT) et je suis devenu ARTISTE PEINTRE PROFESSIONNEL à plein temps. La paix au cœur et la joie dans l'âme‚ QUEL BONHEUR ! et je suis très reconnaissant à Dieu et à Béatrice‚ et aussi à Georges MARTINEZ‚ mon ami PEINTRE; avec sa voiture‚ il m'emmène dans les villages bourguignons et‚ tous les deux‚ nous dessinons les beaux paysages.



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1979

Depuis 1969‚ j'expose‚ et depuis 1972‚ j'expose tous les deux ans environ à la GALERIE VAUBAN à Dijon‚ et un peu partout en BOURGOGNE.



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A la galerie Vauban

J'AI DES ŒUVRES dans des collections particulières EN FRANCE‚ EN ALGERIE‚ EN ALLEMAGNE‚ EN SUISSE‚ EN BELGIQUE‚ EN GRECE‚ AU CANADA‚ EN TURQUIE.




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1997 !!!

NDLR : Ensuite‚ Guy Chambret peindra beaucoup‚ mais sa vie est ponctuée par de plus en plus fréquents séjours en hôpitaux psychiatriques (de 16 à 18 ans de sa vie‚ au total). De plus‚ Béatrice‚ âgée‚ ne pourra plus s'occuper de lui. Il s'installera dans un nouvel appartement où il ne pourra s'organiser seul. Une tutelle sera nécessaire. Il finira par être hébergé dans un centre pour personnes en difficultés. En 2004‚ il mettra fin à ses jours.




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